J’ai testé pour vous, 3 retouches IA à l’usage
Par Rémy Pilliard
Comme présenté dans un précédent article, tous les logiciels de retouche photo utilisant l’IA n’ont pas les mêmes buts ni les mêmes avantages finaux. Après avoir utilisé trois d’entre eux, DxO Photolab8, ON1 Photo RAW MAX 2025 et Luminar Neo 1.22 pendant quelques semaines, voici ce qu’on peut retenir.
DxO Photolab8, Luminar Neo 1.22 et ON1 Photo Raw Max 2025
DXO, la couleur, la lumière et les contrastes
Bien que DxO mette en avant beaucoup d’avantages dans sa présentation de Photolab8, seulement deux d’entre eux me semblent dépasser leurs concurrents. À l’usage, ce sont principalement la gestion de la lumière et des couleurs au sein de l’image qui s’imposent et montrent une nette différence. L’image ci-dessous en est un bon exemple. On y voit sur la comparaison de gauche, comment les différences de luminosités sont maîtrisées. En revanche, quelques fins détails doivent encore être ajustés (poils d’un des chamois, par exemple), par des opérations complémentaires ce qui enlève un peu de valeur à l’excellent travail du traitement de l’IA. À droite, les couleurs sont très bien ajustées et susciteront l’émerveillement une fois imprimées. DxO peut également se combiner avec des rendus imitant les films argentiques (Film Pack ou View Point) et avec des effets appelés Nik Collection qui sont des compléments à acquérir à part.
Exemples de luminosité et de correction des couleurs
ON1, la netteté, le bruit maîtrisé et les corrections
ON1 Photo RAW MAX se distingue par ses capacités de traitement des images par l’IA, principalement au niveau de ce qu’ils appellent la « Brillance ». Les images obtenues affichent des couleurs lumineuses et saturées que l’on peut ensuite affiner selon ses goûts. À cela s’ajoutent une quantité d’effets qui peuvent se combiner pour obtenir des images spectaculaires. Bien que les couleurs ne soient pas aussi précises que celles fournies par DxO Photolab8, les différentes combinaisons d’effets peuvent amener des résultats similaires, au prix, cependant, d’un travail plus conséquent. ON1 propose, à l’inverse de DxO, ses effets directement dans le logiciel, sans devoir ajouter de compléments. Bien que ces fonctions soient performantes, elles sont un peu en dessous de ce que propose DxO. Il y a également diverses possibilités de combiner des images.
Le correcteur de bruit et l’amélioration de la netteté, très performants, doivent être affinés précisément, au risque de voir ses images se transformer en peintures faites avec des poils grossiers dans les fins détails. Les images floues deviennent nettes de manière spectaculaire et c’est bluffant. Ces corrections sont supérieures à celles des concurrents présentés ici.
L’AI a nettement amélioré la netteté ! 😉
Luminar Neo, les corrections, les effets et les améliorations
Avec le temps, on a l’impression que Luminar Neo est destiné à créer des œuvres d’art avec nos photos. Toutes les améliorations et les travaux faisant appel à l’IA ont pour finalité plus qu’une simple amélioration, visant carrément l’embellissement. Par exemple, même si ON1 propose le remplacement du ciel, Luminar Neo y ajoute des possibilités de modifier le premier plan de l’image en tenant compte du contenu du ciel, de ses teintes, avec le miroitement dans l’eau et l’ajout de rayons de soleil supplémentaires. Bref, toute une panoplie que n’aurait pas renié un peintre du siècle dernier. Lorsque vous voulez supprimer des objets même complexes de votre image, l’IA va analyser l’ensemble de l’image pour proposer un remplacement adapté au trou ainsi créé. Bref embellir plutôt que simplement retoucher.
Alors que ses deux concurrents permettent, à la fois, d’exporter une même image en plusieurs format différents vers des dossiers différents tout en incluant un filigrane à chaque image, Luminar Neo ne permet qu’une seule exportation dans un seul et unique format vers un seul répertoire sans possibilité d’ajouter un filigrane. Cette lacune est cependant à l’étude selon les concepteurs du logiciel.
Très proche de l’œuvre d’art
Conclusions
Vous préférez Photoshop d’Adobe. Pas de problème mais vous ne parviendrez pas à tout faire comme ces trois logiciels. Certes, vous pouvez les utiliser comme plug-ins mais cela vous reviendra beaucoup plus cher que d’utiliser ceux de cette présentation qui correspondent à vos besoins. Etant entendu que tout le monde n’a pas forcément les mêmes critères et les mêmes nécessités en termes d’image finales. Utiliser un Photoshop qui, selon de nombreux avis, est une réelle « usine complexe et difficile à maîtriser » pour ne bénéficier que d’une partie de ses capacités peut sembler démesuré. En définissant ses propres priorités, il est alors facile de choisir un de ces trois en sachant qu’ils font tous aussi bien que les produits Adobe. Ensuite en tenant compte des particularités spécifiques de ces trois logiciels, choisissez celui qui convient à vos aspirations.
Chronique par Rémy Pilliard
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